Le Pays de Comb. Extrait 1. Chapitre 2. Une vision inquiétante.
Extrait 1. Chapitre 2.
Théléan n'avait que faiblement trouvé le repos . Il n'avait pas tellement dormi la nuit précédente.
Il n'avait cessé de se retourner dans le lit. Il avait pensé tant de fois à cette journée.
A plusieurs reprises, il s'était levé pour rafraîchir son corps fiévreux.
Il déambulait, dans la pièce, comme pour libérer l'énergie qui était en lui. Il se rallongeait ensuite.
A chaque fois qu'il sentait monter en lui ce sentiment oppressif, il se levait et marchait de long en large.
Le plancher qui grinçait à chacun de ses pas, il n'entendait plus que cela. L'angoisse lui imposait une migraine qui devenait de plus en plus invalidante. La douleur qu'il ressentait était si intense qu'il cessa peu à peu de se lever pour finir prostré, les mains posées au dessus de ses paupières. Il maintenait une pression constante au niveau de ses orbites. Ce qui, seul, avait semblé soulager sa douleur. Les gémissements de bête apeurée qui purent sortir de sa bouche s'étouffèrent quand Théléan réussit à s'endormir.
Lorsque celui-ci se réveilla, il était en sueur. Les draps étaient humides alors il se leva de sa couche et alla se rafraîchir. Il pu voir par la lucarne qu'il était encore tôt. Il décida néanmoins de s'habiller. Ensuite, il réunit ses affaires ce qui lui prit peu de temps. Il en avait peu.
Il ne savait quel rôle il allait devoir jouer dans l'avenir mais il sentait en son fort intérieur qu'il lui faudrait s'attendre à quelque chose d'important.
Tandis qu'il songeait à cela, Théléan entendit comme un murmure.
- « Tu as raison Théléan, sois fort et courageux. Ensemble nous éviterons la destruction de notre race. » Lui dit la voix.
- « Qui a dit cela? » s'écria Théléan, saisi par la surprise.
Il scruta chaque recoin de la pièce. Il ne vit personne.
- « La destruction de notre race. » Répéta la voix.
Cette voix, il l'entendait dans sa tête. Il se demanda alors comment cela était possible et qui était capable de faire cela.
La voix reprit. « La menace plane sur nous tous »
Après cela, il n'y eu plus qu'un silence pesant.
Théléan assez perturbé par cet événement, avait fouillé avec minutie la chambre dans laquelle il était.
Il n'y trouva rien de plus qu'une armoire remplie de linges, son lit défait, ainsi qu'une table sur laquelle étaient posés des serviettes, un récipient et une cruche d'eau.
Il passa le reste de la nuit devant la lucarne. Il guettait l'apparition du jour, ne cessant de se demander si la fatigue et les émotions de la veille ne lui avaient pas altérées son jugement.
C'est ainsi que le sage Salmon le trouva au matin lorsqu'il vint dans la chambre pour le réveiller.
Le sage parût surpris.
- « Je pensais que tu ne passerai pas une bonne nuit. » Lui dit-il.
« Je me suis dit que tu ne réussirai pas à te réveiller mais je vois plutôt que tu n'as pas pu trouver le sommeil. » Lui lança le sage.
- « Non, je n'ai pas tellement dormi. » Lui répondit Théléan, un peu dépité.
« Je ne pense pas être très éveillé non plus. » Ajouta-t-il.
-« Que dirais-tu de descendre?
Je nous ai préparé quelques bonnes choses à manger. Poursuivit le sage.
A défaut d'une bonne nuit de sommeil, que dis-tu d'une panse remplie? »
La présence du sage calma toutes les angoisses de la veille.
Théléan sentait sa bienveillance émaner de ses petits yeux rieurs.
Il se sentit en confiance. Il devint plus sûr de lui.
Il oublia même la voix, estimant qu'elle faisait sans doute partie d'un de ses mauvais rêves. Il se montra plus enjoué.
- « C'est une idée que j'aurai dû avoir. A défaut de trouver le sommeil j'aurai pu m'occuper. »
- « Tu as eu assez à penser cette nuit. » Lui répondit Salmon.
- « En effet » Lui confrma-t-il. Son visage s'assombrit.
- « Tu as pris une décision? » Lui demanda le sage.
- « Oui » Affirma Théléan. Son visage était plus grave que jamais.
- « Bien » Conclut Salmon.
« Allez mangeons! Ensuite nous irons voir si le conseil peut nous recevoir. »
Quand ils arrivèrent à la cuisine, les assiettes fumaient encore.
Le parfum qui s'en dégagea frôla les narines de Théléan, ce qui le fit saliver.
Les évènements de la veille, lui en avait fait sauter un repas. Son ventre se mit à gargouiller. Théléan s'installa alors et mangea avec appétit.
Cela plu à Salmon qui s'affaira. Il ramena du pain, des bouts de viande fumée et quelques fruits.Quand Théléan eu tout fini, Salmon lui apporta du lait de chèvre.
Tandis qu'il buvait, Salmon lui dit:
- « Sens-tu qu'il se passe des choses étranges ces temps-ci? »
Théléan le regarda.
- « Je le sens sage Salmon. » Il ne désirait pas lui en dire d'avantage et Salmon ne lui demanda rien de plus alors il se tu.
Le jeune Théléan observa ce qui l'entourait.
La pièce, dans laquelle ils étaient, avait été simplement agencée. Il y avait cette belle table ronde en bois sur laquelle il était accoudé, seulement deux chaises dont les deux étaient à présent occupées, et un gros fauteuil placé devant la cheminée. Ces détails firent penser à Théléan que le sage ne devait pas recevoir chez lui si souvent.
Il fixa son attention sur les étagères gigantesques. Il se rendit compte qu'elles recouvraient entièrement les murs autour de lui. A sa gauche, il aperçu des ouvrages laissés ci ou là sur le sol. Il cessa son observation, l'air pensif.
« J'aurai souhaité vous poser une question, sage Salmon. »
- « Va! Pose ta question. Si je le peux, je te répondrai. »
- « D'où venez-vous? »
- « C'est cela? » Salmon se mit à rire. « J'étais membre de l'espirit et natif de la cité du mont. Y es-tu déjà allé Théléan? »
- « Non, je connais mal les autres clans. » Lui répondit-il gêné.
- « C'est une cité bien agréable. » Salmon soupira doucement. « J'y ai passé des instants heureux. »
- « Dîtes Salmon, je me demandais quel était votre don. »
- « Tu ne l'as pas deviné? »
- « Non » Lui affirma Théléan.
- « J'ai un don certain pour l'empathie mais j'ai d'autres talents que tu découvriras toi-même. Ma réponse te convient-elle? »
Théléan hocha la tête en signe d'approbation. Il comprenait mieux les raisons qui l'avaient fait se sentir si bien en la présence du sage. Salmon savait si bien les mots que Théléan voulait entendre.
- « Je vous aime bien » Osa Théléan.
Salmon lui sourit.
Ce moment fut interrompu lorsqu'ils entendirent un bruit assourdissant.
Quelque chose venait de tomber sur une des maisons d'à côté. Ils entendirent des tuiles qui se fracassaient contre le sol.
Au même instant, Théléan et Salmon se ruèrent hors de la maison. Ils virent alors qu'une partie de la bâtisse voisine s'était effondrée .
Un petit sage affolé tournait en rond autour des ruines de sa toiture, tout en se lamentant.
Théléan aperçu soudain son anamarion. Celui-ci se trouvait sous les décombres. Théléan se mit à courir en direction de l'animal.
Une fois arrivé, il s'empressa de libérer Zémerel des gravas qui l'avaient ensevelit.
Il fut bien surpris de découvrir Manélia sa voisine, inconsciente, lorsque l'animal se dégagea.
Salmon qui l'avait rejoint, se pencha au dessus du corps de cette dernière avec appréhension. Il constata avec soulagement que celle-ci respirait encore.
Salmon et Théléan la portèrent aussitôt jusqu'à la maison du sage.
Théléan installa, avec attention, son corps inanimé dans une chambre du rez de chaussé.
Pendant ce temps, le vieux sage, attrapa une fiole toute poussiéreuse parmi tant d'autres d'une de ses étagères. Il en ôta le bouchon. Ensuite il plaça le flacon sous le nez de Manélia qui sembla reprendre ses esprits.
Cette dernière se mit à gémir à la vue de Théléan, tant et si bien, qu'aucune de ses paroles ne furent comprises.
Salmon essaya d'apaiser Manélia. Théléan sorti de la pièce avec empressement avec l'intention de récupérer son herbier. Il ne pouvait réaliser de remèdes sans lui et il avait laissé ce dernier au premier étage. Manélia présentait quelques blessures aux quelles il désirait remédier.
L'ayant vu s'en aller, Manélia se mit à hurler. Elle s'agita devant Salmon qui tentait de la calmer.
Elle se leva de l'endroit où ils l'avaient installée, du sang coula le long de sa jambe. Le sage voulu la maintenir allongée, elle refusa.
La démarche tremblante, elle sorti de la chambre, c'est alors qu'elle pu s'exprimer.
- « Théléan ! » Finit-elle par s'exclamer. Celui-ci se trouvait encore dans l'escalier, il se retourna.
- « Ne t 'en va pas ! » Le supplia-t-elle. Théléan fut surpris par son visible désespoir.
- « Que ce passe-t-il Manélia? » Lui demanda-t-il alors qu'il la rejoignait.
- « Ne me fuit pas Théléan, j'ai tant besoin de te parler! » Ajouta-t-elle.
Ne comprenant rien à la situation mais sentant sa voisine faible et conscient des risques encourus par celle-ci pour arriver en ce lieu, il lui sourit. Il lui toucha la main avec douceur et il lui répondit:
- « Pour quelle raison te fuierai-je Manélia? Je voulais juste préparer un plâtre pour tes blessures, tu saignes. » Il pointa du doigt les traces de sang qui parsemaient le sol. Elle regarda sa jambe puis le regarda.
- « Ceci n'est rien. J'ai à te parler. Ne te soucis pas de ma blessure. »
- « Que ce passe-t-il? » S'inquiéta-t-il.
Manélia rapporta à Théléan ce qu'elle avait plus tôt narrer à sa mère.
Elle était étonnamment calme et s'exprimait avec clarté, allant droit au but, sans y mêler ses émotions.
Théléan et Salmon l'écoutèrent avec attention.
A la fin de son explication, Manélia qui avait usé de toutes ses forces, en bravant avec courage les derniers évènements, se senti défaillir juste avant qu'elle ne s'évanouisse de fatigue et de douleur.
Salmon la porta à nouveau dans la chambre. Théléan s'occupa quant à lui à la préparation du plâtre qu'il appliqua par la suite sur les blessures de Manélia.
Salmon et lui avaient jugé qu'il était préférable de la laisser dans cet état d'inconscience. Son esprit fut ainsi mis au repos afin de la préserver des tracas inutiles.
Salmon allait de ce pas prévenir le conseil de la situation. Sur place, il se renseignerai sur l'état de Manioc le grand.
Théléan était quant à lui conscient de la tâche qui désormais lui incombait. Pour sauver Ferouz de son mal, il y avait un remède.
Il pensait pouvoir le réaliser seulement la difficulté était de trouver les ingrédients nécessaires à l'élaboration de celui-ci.
Il demanda à Salmon la possibilité de consulter les ouvrages de la bibliothèque du savoir, lui révélant qu'il devait se rendre dans l'Arête afin d'en ramener de l'alongoria. Seul en ce lieu, il pensait en trouver.
Salmon lui assura qu'il en ferai part au conseil. Ils se séparèrent ainsi.
Théléan, en l'absence du sage, avait mis ce temps à profit afin d'assembler ses affaires.
Il songeait aux difficultés à venir.
En effet, l'Arête restait une région inaccessible. Elle présentait une succession de falaises abruptes qui ressemblaient à des lames acérées.
L'Arête assurait à leur peuple une protection sûre car à elle seule elle formait une barrière naturelle infranchissable. Infranchissable, cela était certain, aussi Théléan songeait au moyen de pénétrer ses défenses.
Il pensa soudain à Zémerel.
Quand Salmon revint de son entretien avec le conseil, il vint directement trouver Théléan.
Il lui rapporta que le cercle oeuvrerait pour maintenir Ferouz dans ses fonctions vitales. Lui-même s'était porté volontaire pour cette tâche. Cela rassura Théléan.
- « Nous t'accordons l'entrée des espaces de la bibliothèque du savoir. » Lui déclara-t-il. « Le conseil te demande de te rendre au chevet de Manioc le grand quand tu auras fini tes recherches. L'oracle nous a annoncé son retour dans le cercle. Nous pensons qu'il va bientôt sortir de son état d'inconscience. »
- « J'ai besoin de soigner Zémerel. Même légères ses blessures ne peuvent attendre mon retour. » Lui annonça Théléan.
- Il précisa. « Il doit être fort, je ne réussirai pas à franchir l'Arête sans lui. »
- « Nous prendrons soin de ton animal. » Lui assura Salmon. « Va maintenant! »
L'action s'intègre au fur et à mesure. J'ai quelques passages qui ne me conviennent pas encore... Qu'en pensez-vous?
le Pays de Comb. Extrait 2. Chapitre 2. Une vision inquiétante.